L’agriculture face à l’urbanisation intensive des métropoles
A partir de l’exemple de Rennes et Saint-Jacques -de-la-lande
INTRODUCTION
Lorsque l’urbanisation et l’agriculture se disputent les mêmes terres, s’affrontent alors des mondes, des mentalités différentes difficiles à faire cohabiter.
Du fait de son caractère multifonctionnel, l’espace rural est en perpétuel tension entre une fonction économique (de productivité) et une fonction résidentielle ou de loisir, mais aussi une fonction de conservation (préservation de la biodiversité, entretien du paysage…).
Dans ce contexte comment est-il possible de concevoir la cohabitation sur un même territoire, de modes de vie différents? Quel processus d’aménagement territorial peut être envisagé pour concilier les différentes pratiques de ces lieux entre urbanisation et nature?
Parce que les campagnes tendent à se densifier. La rurbanisation produit une consommation excessive d’espaces “naturels”, elle fragmente les parcelles cultivables et les consume petit à petit. Le paysage s’en trouve modifié, car l’espace rural tire sont paysage de sa fonction première, l’agriculture, c’est elle qui façonne le territoire. Paradoxalement, la venu de nouvelles habitation dans l’espace rural détruit ce pourquoi même elles sont venues : le paysage.
Que devient la campagne si elle est urbanisée de la même façon que la périphérie proche des villes ? Si le prix du foncier ne produit rien d’autre que des zones pavillonnaires en tous points identique à celle de nos villes.
Pour répondre à cette demande de nature il est indispensable de penser la ville et la campagne comme une seule et même entité, un système global où l’une est dépendante de l’autre. En effet la campagne doit être pensée comme le “garde mangé de la ville” pour des raisons de sécurité alimentaire et économique, dans un contexte où les produits lointains seront de plus en plus soumis aux taxations carbone.
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Hypothèses
– L’espace rural ne peut plus être considéré comme un vide ou une réserve foncière, il doit être pensé dans un système global où rural et urbain forme un tout. En effet dans le contexte économique actuel les villes redeviennent dépendantes de leur arrière pays. Il faut donc réinterroger le système de gouvernance à l’échelle métropolitaine où la mise en place d’une politique globale permettrait de recréer du lien entre l’urbain et le rural.
– L’espace rural a déjà un caractère multifonctionnel, il regroupe différentes fonctions. Une fonction productive, résidentielle et de préservation de l’environnement. La cohabitation de ces différentes fonctions génère des conflits au sein de cet espace. Une plus grande coordination entre les différents acteurs de l’espace rural permettrait une meilleure cohabitation des ces usages. La réalisation de diagnostique propre à chaque territoire ayant pour but la préservation de l’agriculture, avec une fonction de production mais aussi créatrice de paysage, respectueuse de l’environnement, afin de proposer un cadre de vie de qualité.
Afin de mieux comprendre et analyser ce phénomène, nous allons nous intéresser dans un premier temps à la question de la grande échelle, l’échelle métropolitaine en se basant sur les projets du grand Paris et plus particulièrement sur l’étude d’Antoine Grumbach. Dans un deuxième temps nous nous pencherons sur le cas du Plateau de Saclay où une étude a été menée pour montrer comment s’est mis en place un processus de prise en compte de l’espace agricole dans la construction paysagère du rural périurbain.
I. Notre culture face à la nature1.1. Historique
De tout temps l’agriculture a été étroitement liée à la ville. Depuis que la ville existe, que l’homme est sédentaire, il produit sa nourriture au plus proche de son lieu de vie. Tant que l’homme est dépourvu de moyens efficaces de déplacement pour transporter sa marchandise, les denrées alimentaires sont cultivées aux abords des villes.
L’étalement urbain n’est pas un phénomène récent. Dès le Moyen-âge, les villes semblent déjà éclatées, l’image que l’on a d’une ville compacte est aussi dû à la représentation que l’on en a fait. Les perspectives d’époque sont des représentations de villes compactes, où les habitations disséminées ne figurent pas. N’ayant pas le droit de cité elles n’avaient pas non plus le droit de représentation.
A cette époque la France a une logique de campagne, une multitude de villages distants de 3 à 5 km, distance parcourus actuellement en 5 à 10 minutes donc un réseau quasi parfait qui s’étale sur toute le pays.[schéma en étoile relation entre les villages]
Ce système, lié à la géologie, au paysage, aux forêts locales est quelque chose de très encré dans la civilisation française. C’est le marqueur ADN de la France, un code fort reliant le pays.
Tout repose sur cette logique.
Néanmoins, les villes importantes de cette époque restent denses, il est donc aisé d’en définir les limites et par conséquent celles entre ville et campagne.
Au 15è siècle, Paris est l’une des plus grandes villes d’Europe, suivit d’Anvers. Une France féodale gouvernée par un roi. Dans sa conférence “L’enjeu capital(es), les métropoles de la grande échelle”, le paysagiste néerlandais, Adriaan Geuze, voit le Roi de France comme un agriculteur ayant un pied à terre à Paris. L’idée de vivre à la campagne avec une attache en ville.
A la Renaissance, la quantité de châteaux et de parcs autour des grandes villes de France explose (château de la Loire) avec un réseau de routes qui converge vers la ville principale. Les Rois entretiennent l’image de la campagne, de la nature et cette culture paysanne jusque dans les parcs de leurs châteaux. C’est une culture de la société agricole. [Parc des châteaux de la Loire]
La révolution est un nouveau tournant dans l’histoire de France.
Le symbole même de “Marianne” représentation de la France de cette époque, est une femme, qui pourrait être paysanne, venant de la ferme, de la France rurale. [Tableau d’Eugène Delacroix, “La Liberté guidant le Peuple” (1830).]On peut donc considérer que les valeurs de notre pays (Liberté, Egalité, Fraternité) puisent leurs racines de cette France là, cette France rurale.
Napoléon, comme les rois de France, créé un système routier sur tout le continent qui converge vers Paris. Arrive alors la première percée dans la conception urbaine à savoir l’extension des Champs-Elysées, avec l’Arc de Triomphe, c’est l’ouverture vers l’avenir. Cette action a pour bût de changer cette métropole, de l’ouvrir, de créé des liens et de relier la capitale à la nature.
En 1850, Paris est une ville insalubre, sans aucune condition d’hygiène. Une campagne de restructuration de la capitale est lancée, Paris est donc régie sous un triple mot d’ordre: Embellir – Circuler – Assainir. L’enjeu était de transformer la métropole conformément aux théories hygiénistes pour une meilleure circulation de l’air et des hommes. Le Baron Haussmann transforme la capitale en 17 ans de travaux ininterrompus. A la fin de ces travaux Paris a changé de visage.
Sur les grands boulevards Haussmanniens on remarque aussi la présence importante de la nature. [Présence de nature sur les boulevards] Ces grandes avenues plantées sont reliées directement aux parcs et jardins des Rois, véritables icones de la ville, (jardin du Luxembourg, parc Monceau). Les portes des parcs s’ouvrent, la population y pénètre : c’est une nouvelle ville.
La peinture va permettre aussi d’intégré une nouvelle image de la nature. Une nature sublimée. Une nature construite qui va changer la perception même que l’on en avait. Les parcs comme le parc des Buttes-Chaumont ou le parc Monceau peuvent donc se développer.
A la fin du 19e, début du 20e siècle, avec les modifications apportées aux villes et l’aire industrielle, les relations entre la ville et sa campagne se modifient. L’offre d’emploi dans les grandes villes augmente, les conditions de vie s’améliorent et les campagnes sont désertées, c’est l’exode rural. Les villes connaissent alors un accroissement démographique sans précédent. Les moyens de transports deviennent de plus en plus performants. Les villes s’étendent donc très rapidement sur l’espace rural, estompant ainsi les différences entre elles. La population des villes augmente, l’agriculture diminue ce qui a pour conséquence une perte d’autonomie alimentaire. Pour résoudre ce manque il a fallut aller chercher la matière première toujours un peu plus loin.
A la fin du XXe siècle rien n’a changé. Avec la mondialisation, ce phénomène n’a cessé d’augmenter et l’agriculture souffre d’une mauvaise image.
Le discours a donc totalement changé. Les paysages agricoles ne sont plus imaginés, comme au 19e siècle, pouvant faire partie de la ville. La nature n’est plus conçue comme un élément de paysage urbain qu’on essaie d’intégrer à la ville mais un paysage de campagne que l’on cherche à retrouver lorsque le stress de la ville se fait sentir.
Dans les années 80, la ville souffre de mauvaise réputation. Le manque de logements de qualité, l’augmentation de la criminalité ont pour effet de faire fuir les classes sociales les plus aisées et les entreprises vers la périphérie.
Ces dernières années le phénomène s’est renforcé, un changement de mentalité, une prise de conscience environnementale, encourage de plus en plus d’urbains à fuir le stress des villes pour s’installer à la campagne. La campagne est vue comme un produit.
1.2. Etat actuel du monde rural
L’urbanisation continue des villes d’aujourd’hui grignote chaque jour un peu plus les terres cultivables. [Photo de l’urbanisation grignotant les terres cultivables]L’augmentation du prix des terrains constructibles n’encourage pas le maintient des activités agricoles et rend l’agriculture périurbaine extrêmement fragile. De plus, la cohabitation entre agriculteurs et citadins installés en milieu rural devient de plus en plus source de conflits.
En effet, la venue de nouvelles habitations sur l’espace rural “la rurbanisation” se traduit souvent par l’implantation de maisons disséminées au milieu de parcelles cultivées. Ce phénomène conduit rapidement à l’explosion des terres cultivables, car pour permettre la mécanisation, les parcelles ne doivent pas être trop petites. Une fois divisées, les parcelles encore en culture, n’ont plus qu’une vocation, devenir des champs de légumes ou des pépinières où se multiplie les serres agricoles.
La rurbanisation met donc les agriculteurs des zones périurbaines face à un choix: vendre leurs terres aux nouveaux arrivants ou cesser leurs activités d’élevage de bovin pour ne faire que de l’arboriculture, horticulture ou encore de la production de lait, de volailles ou d’œufs.
Face au vieillissement et à l’exode, l’espace paysan est menacé. Des tensions émergent entre rurbains, citadins ne participant pas à la vie paysanne, et les paysans locaux. Les néo-ruraux les plus aisés se portent acquéreurs dès la mise en vente du moindre bâtiment dans l’espace rural.
Ce qui, à l’origine, est un espace de travail n’apparait plus que comme un espace de loisir.
Ce phénomène se retrouve dans l’ensemble des zones rurales proches de grandes agglomérations.
“Prisonnier d’un cadre naturel forgé depuis des générations, le monde paysan appartient dorénavant au paysage, celui-là même que le touriste citadin achète”. ( Bernard DEZERT-” les mutations sociales dans l’agriculture urbaine”)
Le fait d’avoir dévalorisé l’agriculture en la considérant comme un “vide”, un espace de “non-ville” à contribué à son exclusion (de la ville et de notre société). Il est maintenant indispensable de pensé l’agriculture comme un élément constitutif de la ville. Pour ce faire il faut repenser sa forme même.
L’une des formes considérant la ville comme un ensemble d’espaces bâti et non bâti est la “ville archipel” nous allons donc nous intéresser à la façon dont elle aménage le territoire. Mais avant ça que signifie le terme de “ville archipel” ?
2. La ville archipel : un aménagement territorial2.1. Le concept de ville archipel.
La ville archipel pose la question de la forme des relations entre l’urbanisation et les espaces de nature. Cette question semble être une question de paysage puisqu’elle parle des relations entre les espaces, mais c’est avant tout une question d’aménagement du territoire. Une question d’échelle d’intervention entre le développement urbain et la protection des milieux ainsi que les relations entre eux.
La ville archipel est une forme urbaine capable de conjuguer ville et nature. Pour comprendre ce concept de “ville archipel” il faut inverser notre façon de définir la ville. Il faut considérer la ville comme un ensemble de centralités intercommunale, avec des espaces bâti (habitat individuel, collectif ou activité) et des espaces non bâti (naturels, agricoles et forestiers).Ces deux types d’espaces sont articulés entre eux pour s’adapté au fonctionnement de ce nouveau territoire en conjuguant facilité de déplacement et proximité d’un cadre de vie agréable dont aspire une majorité de la population.
Dans cette logique comme le dit Bertrand FOLLEA : ” Le village est à l’agglomération intercommunale ce que le quartier est à la ville”.
L’espace agricole ou naturel fait lui aussi parti intégrante de la ville, c’est lui qui structure l’agglomération. Il a une fonction serte économique (de production), écologique (biodiversité, gestion hydraulique…), mais aussi une fonction sociale (paysage, lieu de détente, circulation douce…).
La ville archipel pourrait être caractérisée par des “îles bâti” denses reliées entre elles par des espaces de natures ou agricoles entretenu avec une fonction économique et sociale.
2.2. La gestion de la nature dans la ville archipel3. L’exemple de l’archipel rennaise3.1. Rennes Capital de la Bretagne.
[…]
3.2. Rennes : un espace urbain agricole
La mise en place du schéma directeur du district de Rennes, élaboré par un paysagiste et par l’agence d’urbanisme local (Audiar)[1] est considérée comme l’une des expériences les plus intéressantes des années 90. Elle a valeur d’exemple dans l’aménagement français en raison de la préservation des territoires agricoles et coulées verte entre les bourgs qui se densifient pour créer des pôles secondaires.
La question du paysage joue un rôle moteur dans l’élaboration de ce schéma directeur.
Il a conduit au changement de perception de certain acteur sur leurs territoires.
La ville de Rennes n’a pas toujours était qualifié de “ville archipel”, ce n’est qu’en 2004 que cette expression voit le jour. Isabelle Grudet démontre dans son article “Le modèle territorial rennais à l’épreuve de ses images”, l’importance des images verbales utilisées pour décrire la ville.
Avant 2004 l’expression de “ceinture verte” est couramment utilisée notamment dans “Projet urbain 2015″[2]. Ce terme laisse entendre que la ville de Rennes est entourée d’un espace vert. Or cet espace n’est pas véritablement lisible. Cette expression est d’ailleurs utilisée en association avec le terme d'”anneau” et de “rocade”, le vert et les routes ont fonction de limite et de lien entre les espaces de différentes dimensions.
Carte de synthèse paysagère / schéma directeur de 1994
En comparent deux images iconique, la vue de synthèse d’un paysagiste et la carte du schéma directeur de 1994 on remarque un éloignement de la ville classique que la “ceinture verte” marqué par la rocade servait à maintenir à l’intérieur de mur virtuels, et que la “ville archipel” a fait exploser. On passe de la “ceinture verte” représenté par la rocade et un réseau routier qui relie les bourgs à la ville centre ; a une image de “ville territoire” où les différents espaces bâtis sont reliés entre eux par les éléments constitutifs du paysage.
Dans la représentation paysagère du modèle rennais proposé par le paysagiste, la hiérarchie entre ville et campagne disparait. L’espace non bâti est décomposé en plusieurs couleurs, le bâti représenté en blanc s’estompe, ce territoire où bourgs et centre ville s’emblaient être relié par de simple routes raccordées à une rocade, semble maintenant éclaté sur un territoire indéfini dont une campagne désormais complexe vient créer du lien grâce aux rivières, parcs et autres élément du paysage. L’idée de ceinture verte a disparue.
Cette espace non bâti, agricole fait l’objet d’une discussion entre paysagiste et élus sur le concept des “isolement paysage” terme apparaissant dans le schéma directeur de 1994.
Retranscription de cette discussion,Tirée des cahiers de LAUA n°11 p.105
Paysagiste : “Nous proposons de nouveaux termes pour remplacer des terme qui nous semblent réducteurs. Nous proposons de remplacer isolement paysage par espace agricole de respiration”
Elu : (Vice président de Rennes Métropole délégué à l’environnement et aux réserves foncière) “Ce sont les espaces irréductibles. Le Saint Emilion de Rennes. Mais pour ce terme de respiration… je me demande s’il ne risque pas d’être mal perçu. Il semble indiquer que l’on ne respire pas dans Rennes-centre.”
Paysagiste : “C’est intéressant”
Elu : “Les espace agricoles, ce sont aussi des gens. Les agriculteurs ne sont pas seulement là pour faire respirer les gens”
Paysagiste : C’est un concept fort. Le travail a été guidé par l’idée de polycentrisme. Ce système est volontariste, il faut des concepts forts pour contrer les processus spontanés. L’expression isolements paysage n’est pas positive”.
Elu : “Je suis d’accord pour enlever isolement paysage mais l’agriculture…, je préfère espace agricole de construction…”
Paysagiste : Oui, il faut réfléchir sur ce thème”.
Elu (vice-président de Rennes Métropole délégué aux formes urbaines): “Remplacer isolement paysage par espace de respiration est une bonne idée, mais il faut la revoir…”
Elu : C’est bien, on est arrivé à hiérarchiser les choses… Mais il y a quand même ce truc de la respiration… Moi, je dirais simplement agriculture périurbaine”.
Paysagiste : “Oui, mais à quoi renvoie le terme de périurbain”
Elu (Vice président de Rennes Métropole délégué à l’environnement et aux réserves foncière) : Et pourquoi pas espace agricole urbain. Cela permet de ne pas faire apparaître les agriculteurs comme les derniers des Mohicans…”
L’expression vient d’apparaître. Elle sera légèrement modifiée par un élu, pour donnée le terme final d'”espace urbain agricole”. Selon un élu ce terme a la capacité de créer un choc, aussi bien chez les agriculteurs que chez les urbains, qui pourrait pousser à l’action.
En effet cette espace agricole urbain participe à l’économie et à l’attractivité du Pays de Rennes. Il est entretenu par 1400 exploitations agricoles qui mettent en valeur 63 000 ha de surfaces agricoles.
En choisissant le terme de “ville archipel” les élus ont fait le choix d’un aménagement du territoire qui laisse une large place à l’espace agricole et naturel entre les différents pôles d’urbanisations. Cette gestion du territoire, qui place l’agriculture au cœur de la ville, approuvé et conforté par le SCoT permet d’améliorer le cadre de vie des habitants avec la présence d’une campagne bocagère à proximité, travaillée par l’agriculture. Mais la proximité de la ville et de l’espace agricole ajoute des contraintes qui peuvent fragiliser leur équilibre économique, l’augmentation du foncier produit par une ville dynamique, la cohabitation conflictuel entre citadin et agriculteurs et les déplacements difficiles… En revanche cette proximité de la ville permet à l’agriculture de se diversifier en fournissant un marché local et en proposant des services. En considérant comme ville l’espace bâti et l’espace non-bâti, les élus se doivent de travaillés en étroite collaboration avec les agriculteurs, afin d’offrir un meilleur cadre de vie permettant le développement de cette économie.
Dans cette optique, l’association partenariale entre agglomération et la chambre d’agriculture a permis la création de l’association “Terre en ville” où s’échange les expériences sur les espaces agricoles périurbains français.
3.3. Le programme local de l’agriculture, pour une agriculture en cœur d’archipel.
En 2008, un accord-cadre est passé entre la chambre d’agriculture, la SAFER Bretagne, Rennes Métropole et le Pays de Rennes pour coordonner les actions et définir les conditions de leur mise en œuvre.
Le programme local de l’agriculture soumet cinq thèmes de travail :
– Echanger autour d’un observatoire de l’agriculture.
– Concilier urbanisme, foncier et agriculture
– Conforté le bocage dans ses multiples rôles
– S’adapter au nouveau contexte énergétique et climatique
– Renfoncer les liens entre les citadins et les agriculteurs.
La mise en place d’un “observatoire de l’agriculture du Pays de Rennes”, qui publiera un bulletin chaque année a pour rôle de faire partager une vision actualisée de la dynamique agricole du territoire entre les différents acteurs agricoles et territoriaux. Les thèmes traités par le programme local de l’Agriculture sont : foncier et urbanisme, environnement, lien citadins-agriculture.
Pour que la ville archipel fonctionne, il faut que l’activité agricole soit forte. Des actions foncières sont misent en place pour maintenir cette activité et permettre une meilleur lisibilité de l’espace réservé à l’agriculture dans les projets urbains.
En 2005 la SAFER Bretagne et Rennes Métropole passent une convention visant une politique d’anticipation foncière et de recherche des terres de compensation pour les exploitants agricoles dont les terres sont récupérées par les projets urbains.
Grace à ces compensations il est possible de regrouper les parcelles autour des bâtiments agricoles, se qui améliore les performances économique et énergétique des exploitations, en limitant les déplacements d’engin, en rationnalisant les systèmes de fourrage…
L’agriculture doit être traité dans les PLU comme une priorité car c’est elle qui structure l’espace communal. Des réflexions sur la prise en compte de l’agriculture dans les PLU ont étaient engagées, elles déboucheront sur la mise en place de nouvelles méthodes et la rédaction de recommandations à l’attention des municipalités, des techniciens et urbanistes ainsi que des acteurs agricoles.
La proximité de la ville et des activités agricoles pose quelques problèmes, notamment pour des questions de déplacements, l’agriculture provoque des déplacements de matière et d’engins agricole qui on du mal à cohabiter avec la circulation “urbaine”. Les plans communaux de déplacement des PLU ont en charge d’identifier les secteurs où le déplacement d’engin agricole est le plus problématique. Ce qui permet aux communes d’intégrer dans leurs projets des solutions ou des alternatives.
Le paysage rennais se caractérise par la présence de bocages. Si ces élément du paysage font désormais partie du patrimoine paysagé de la région, leurs rôles est multiples. Ils permettent la régulation des eaux, préservent la biodiversité, offre de l’ombre pour les troupeaux, ont un rôle agronomique et peuvent être perçu comme énergie renouvelable. De plus les cheminements largement accessibles offrent aux citadins des espaces de détente à la campagne, et permet ainsi de limiter le démembrement des parcelles agricoles pour des zones de loisirs.
Mais l’entretient de ces haies revient essentiellement aux agriculteurs et les charges pour cette entretient deviennent de plus en plus lourdes du fait de l’agrandissement des parcelles. Le programme local de l’agriculture prose de redonné de la valeur économique à l’entretient moderne du bocage.
Afin de s’adapter au nouveau contexte énergétique et climatique, Rennes-Métropole met en place son “plan énergie-climat” pour étudier les moyens de réduire la production de gaz à effet de serre. En effet l’agriculture et l’agroalimentaire est extrêmement consommatrice d’énergies fossiles il est donc essentiel de réfléchir à des solutions pour limiter cette consommation, la mise en place d’énergie renouvelable tel que la biomasse, l’éolien ou le solaire. De plus l’entretient des haies bocagères peut permettre l’émergence d’une filière bois-énergie. Une filière en développement dans la région tant chez les particuliers que pour les équipements publics.
L’agriculture a la charge des espaces agricoles et naturels de la ville archipel. Se sont les agriculteurs qui façonnent l’espace et le cadre de vie. Malgré l’importance de l’agriculture pour le développement de la métropole, les agriculteurs ne sont plus reconnus. Les citadins qui ont le désir de cette campagne connaissent mal les activités agricoles d’aujourd’hui. Ils ne perçoivent que les aspects négatifs de la profession et les gênes engendrées. Mais il en va de même pour les agriculteurs qui ne comprennent pas forcément les enjeux urbains. Pour que l’agriculture soit véritablement intégrée à la ville il faut qu’elle soit comprise de tous et pour ça un travail d’information doit être fait. Ce devoir d’information doit se faire pour le grand public, mais aussi entre les différents acteurs (élus locaux, agriculteurs, techniciens…)
Pour faire passé le message au plus grand nombre, le Pays de Rennes lance un “écomusée” où l’on retrouve la mémoire rural du pays de Rennes, mais qui surtout pose les questions sur l’évolution de l’agriculture local contemporaine.
Depuis déjà quelque temps, le regain d’intérêt pour une agriculture seine, permet le développement ou le redéveloppement des circuits courts comme le marché traditionnel mais aussi des méthodes plus innovantes tel la vente de panier, la cueillette à la ferme ou encore les AMAP (association pour le maintient d’une agriculture paysanne), la vente par internet …
Ces nouvelles filières permettent de rapprocher l’agriculteur du consommateur, mais aussi donnée la possibilité aux agriculteurs de se diversifier en proposant de nouvelles activité comme l’accueil à la ferme, l’agrotourisme, les fermes pédagogiques, mais aussi de proposé des services comme l’entretient des espace naturels ou des chemins de randonnées, et en collaboration avec la collectivité pour le co-compostage ou la gestion des boues d’épuration.
3.4. Les AMAP
Carte des AMAP du pays de Rennes
Voila ce que préconisé en 2008 le Programme local de l’agriculture. Mais comment se sont traduites ces recommandations dans les projets urbains de la métropole rennaise ? Afin d’étudier cette question nous allons nous pencher sur deux projets réalisés à Rennes a savoir la ZAC de la Courouze et celle de Beauregard, ainsi que dans la ville de Saint-Jacques-de-la-lande.
4. Exemples de projets rennais4.1. Saint-Jacques-de-la-Lande
Saint-Jacques-de-la-Lande est une commune à cinq kilomètres des premiers faubourgs de Rennes. C’est au centre de la commune que se construit une nouvelle ville de 8 000 habitants. Un projet qui pourrait surprendre à une époque où l’extension des périphéries se ralentie fortement. Cette ville a longtemps échappée à l’urbanisation du fait de la présence sur son territoire de nombreuses installations militaires.
Le maire, Daniel Delaveau a toujours fait preuve de détermination pour mener son projet à terme.
Des les années 70 il commence l’acquisition progressive de tous les terrains du secteur. Durant 7 ans il se bat avec les services de l’Etat et du département pour que la route de Redon ( 2 fois 2 voies ) ne soit pas une voies expresse mais un boulevard urbain reliant un nouveau quartier.
Il pose un point d’honneur à la conservation du paysage qui fabrique sa ville, en souhaitant la préservation d’un atout majeur du site, les prairies bocagères.
En 1992 la ville lance un concours d’urbanisme pour le nouveau centre de Saint-Jacques-de-la-Lande. Il est remporté par Jean-Pierre Pranlas-Descours en association avec les paysagistes Christophe Delmar et Anne-Sylvie Bruel. En 1994 le projet est formalisé dans le plan directeur général qui fixe les principes urbains, paysagés et architecturaux.
Le paysage dans lequel s’implante le nouveau centre ville de Saint-Jacques-de-la-Lande n’est pas des plus remarquables, il ne possède pas véritablement d’éléments marquant le paysage. Une topographie douce, sans trop d’accident, ni de dénivelé. Et pourtant de toutes les communes environnantes c’est elle qui a le mieux conservé sont héritage rural, des grandes étendues herbeuses en légère pente, des haies bocagère pour délimiter les anciennes propriétés… des éléments peut perceptibles mais qui valorisées peuvent permettre d’ancrer le nouveau quartier dans son territoire.[…]
4.2. La ZAC de la Courrouze4.3. La ZAC Beauregard5. Autres exemples5.1. L’exemple de plateau de Saclay.5.1.1- Historique du plateau de Saclay.
Le plateau de Saclay a connu de nombreux changements au cours de son histoire. Avant le XVIIe siècle le plateau n’était qu’une immense plaine marécageuse. Ces marécages limitaient l’agriculture à une pratique traditionnelle et anarchique.
A la fin du XVIIe siècle, les étangs inférieurs du plateau de Saclay ont servi à une partie de l’alimentation en eau du château de Versailles. Depuis cette époque les eaux pluviales du plateau sont drainées en son centre dans un étang situé entre Saclay et Villeras.
Suite à ce réseau de drainage le plateau devient, un siècle plus tard, parmi les plus fertiles de la région parisienne et permet une agriculture plus intensive. On y produisait de l’avoine, du seigle, de l’orge et du blé sur une surface de mille trois cent cinquante hectares destiné exclusivement au seul marché parisien.
L’agriculture s’intensifient et se diversifient, elle se modernise jusqu’à devenir progressivement une agriculture dite “scientifique”. De plus en plus d’organismes de recherche agronomique s’installent sur le plateau, elles aident les agriculteurs à acquérir des connaissances et à améliorer leur rendement.
Mais l’implantation sur le plateau de Saclay de ces nombreux organismes accélère son urbanisation de façon exponentielle. Le plateau n’est plus reconnu pour ses excellentes terres cultivables, mais devient l’un des cinq premiers “centres d’envergure européenne” fréquenté par plus de trente mille physiciens, chercheurs ou autres ingénieurs.
Au cours du XXe siècle, le plateau de Saclay perd sa dimension paysagère et apparaît comme une zone rurale sans grand intérêt. Les auteurs de l’époque n’y voient qu’une “vaste étendu monotone et austère dominée par une agriculture moderne et productive dépourvu de tout pittoresque”.
“Depuis 1945, lotissements, installations industrielles, aérodromes continuent à s’étendre sur d’excellentes terres à culture. Un des exemples les plus caractéristiques est celui du Centre de recherche de Saclay ; on a sacrifié là des terres qui comptaient parmi les meilleures de la banlieue parisienne pour écourter les déplacements de techniciens habitant Paris. (M. Phillipponneau)
Le plateau de Saclay est désormais caractérisé par son centre d’étude nucléaire, il devient “le plateau de la matière grise”, un haut lieu de la science française. Il est “désormais célèbre pour ces équipements scientifiques de pointes.
Jusqu’a la fin des années soixante-dix ces équipements scientifique étaient perçues positivement par le grand public cette activité permis d’ouvrir le plateau de Saclay sur l’extérieur et le fit reconnaitre. Mais il était essentiellement connu pour cette activité et son paysage était perçu comme un pa
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